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Transcription de l’interview
Valérie Sauvage
Je suis ravie aujourd’hui de réaliser cette interview avec Paul Pyronnet que je vais faire découvrir à beaucoup d’entre vous si ça n’est pas encore le cas. Même si la communauté de Paul, les gens qu’ils connaissent, qui le suivent depuis longtemps, sont nombreux et fidèles. C’était pour moi très important de pouvoir vous ouvrir à un parcours inspirant qui, en tout cas j’espère, saura vous toucher.
Et puis également beaucoup de conseils parce que c’est quelque chose qui t’anime, d’accompagner les entrepreneurs. Là, on va parler aussi bien à des jeunes qui rêvent peut être un jour d’entreprendre ou qui peuvent aussi utiliser tes conseils pour faire une carrière de salarié, s’épanouir… Tu es intervenu et tu interviens dans, énormément d’entreprises. Et tu vas nous parler de ça si tu veux bien.
Paul Pyronnet
Avec plaisir Valérie et bonjour à ceux qui ne suivent. Oui, moi je suis un passionné d’abord du monde humain, ça fait 36 ans que je forme et que j’accompagne chaque année des centaines de personnes en salle ou en vidéo à distance. Et ma passion, moi, c’est l’entrepreneuriat, cette idée de devenir un entrepreneur. J’ai presque envie de sa vie et pas seulement de ses affaires.
Ce qui veut dire qu’on a des personnes qui viennent de tout horizon, des jeunes, des moins jeunes, des personnes qui n’ont pas forcément un projet de devenir des entrepreneurs dans le cadre de la création d’une entreprise. Mais à tous ceux qui ont envie de devenir entrepreneur de leur vie. C’est à dire entreprendre. Je pense à son projet de vie familial, son projet de vie sportif. C’est cette personne qui veut devenir acteur, auteur et créateur finalement de sa vie. Ça, c’est quelque chose qui m’intéresse beaucoup. Donc nous, notre, notre passion, ou en tout cas la mienne, ce n’est pas le marketing, bien que j’en fasse un peu. C’est pas la gestion, ce qui m’intéresse c’est l’énergie humaine. Qu’est ce qui fait que des gens sont mobilisés, c’est ce qui m’a toujours animé en fait, ce développement de personnes…
Comment se construire et se bâtir une vie finalement qui soit plus en adéquation ce que nous sommes vraiment ? Découvrir que parfois on peut être dans des fonctions professionnelles très, très, très intéressantes, avec un rayonnement parfois social important. Mais la vraie question, toujours c’est de se dore et après ? Et après ma réussite et après mon développement ?
Parfois, on met beaucoup de temps et d’énergie pour monter un peu les échelons de l’échelle et on finit par se rendre compte qu’on a posé une échelle sur un mauvais mur. Et donc moi, c’est cette dimension là qui m’intéresse. Au fond, derrière ce que je fais, derrière ce que je cherche à obtenir, derrière ma réussite, c’est quoi au final ce que je cherche le plus à satisfaire au fond de moi ?
Et je pense que plus on va aller à la rencontre de ce que nous sommes intérieurement, plus du coup, on va pouvoir ajuster en quelque sorte le tir de sa flèche qu’on envoie. Et c’est ça qui me passionne aujourd’hui, c’est de rendre plus cohérent cette vie pour aider des gens à avoir une vie qui soit plus plus passionnante et en tout cas plus en adéquation à ce qu’ils sont.
Valérie Sauvage
Alors tu le fais avec des personnes effectivement j’ai vu de tout âge. C’est ça qui impressionnant c’est que tu vas toucher aussi bien des très jeunes.
Paul Pyronnet
Alors de plus en plus en fait. Il est vrai que pendant des années, on a en plus eu des accès un peu plus privilégiés on va dire pour les jeunes parce que moi même, ayant passé des années un peu compliquées, je sais ce que c’est qu’être confronté à une vie qui n’est pas forcément facile quand on a 18/20 ans… On a des grandes aspirations, on a un peu l’impression parfois que le cadre environnant est pas forcément en phase avec est ce qu’on voudrait vraiment. Et du coup, on se cherche beaucoup et malheureusement, notre système éducatif nous renvoie beaucoup à notre intériorité. Du coup, je me suis toujours promis que je ferais quelque chose pour les jeunes et c’est ce qui fait qu’on a eu beaucoup, beaucoup de jeunes dans nos formations.
Mais on a pas que des jeunes. On a vraiment tous les âges. On va dire que la grosse concentration, c’est plutôt 40 ans, 35, 40, 45 ans. Mais après, autour de ça, on peut avoir des gens qui sont à la retraite. On peut avoir effectivement des jeunes, Ça c’est passionnant d’ailleurs.
Valérie Sauvage
C’est intéressant parce que tu as des personnes qui te suivent depuis longtemps, certains depuis des années, j’ai quelques noms en tête, des personnes que t’accompagne, qui collaborent même avec toi parce que ça a été une révélation c’est-à-dire-que, une formation peut être au départ, la curiosité, et puis un alignement avec ce qu’ils avaient envie de faire, une découverte intérieure. Et on en parle assez peu c’est-à-dire-que dans l’entrepreneuriat, j’ai fait d’autres interviews que vous avez déjà du voir. Il y a beaucoup ce parcours, la partie financière qu’on aborde, la partie prise de risques mesurés de la stratégie… et même si tous les invités que j’avais choisis, parce que c’est aussi important d’aller chercher des entrepreneurs avec des parcours très, très réussis et inspirants, mais qui gardent l’humain au cœur de ce qu’ils font, de leur choix… Et toi, tu vas mettre l’action vraiment prioritairement dessus. C’est vraiment ça c’est-à-dire-que même dans les entreprises dans lesquelles tu as pu vraiment intervenir et tu interviens encore, tu ramènes toujours l’humain en premier.
Paul Pyronnet
Oui, parce que pour moi, c’est la source en fait. L’essence de nos actions, c’est notre énergie. Et il n’y a pas plus mobilisé que quelqu’un qui est mobilisé de l’intérieur en fait. Et pour ça, ça suppose un alignement de certaines planètes, ce qu’on appelle les planètes, c’est des zones de sensibilité et c’est à la fois pas très compliqué de pourrir sa vie et c’est pas très compliqué non plus de la réussir.
Quand je parle de réussite, ce n’est pas seulement une réussite sociale, financière, matérielle, c’est une réussite émotionnelle, c’est à dire faire en sorte que les gens soient heureux. On voit énormément d’artistes, du monde du sport, du monde, de l’entreprise réussir énormément. Mais ça n’a rien à voir avec la qualité de vie. En fait, on peut avoir des ascenseurs social très puissants mais la véritable finalité, en fait, c’est est ce qu’au fond les gens sont heureux par ce qu’ils font. Et ce qui est très intéressant, c’est de voir que plus les gens vont être dans cette cohérence intérieure, c’est à dire de se reconnaître, de s’apprécier, de grandir autour de leurs passions en fait, plus ils vont réussir de manière différente.
Et le plus important, finalement, c’est plus d’arriver en haut de l’échelle ou de monter l’escalier. Le plus important, c’est la croissance dans laquelle on est. C’est-à-dire-qu’on est habité par ce qu’on fait ou par ce qu’on donne. Parce que ce qu’on fait ou ce qu’on donne, c’est en résonance avec ce qu’on est profondément. Et moi, c’est ça qui me passionne. Que ce soit de garder les chefs sur le plateau du Larzac ou que ce soit de monter des entreprises, créer des grandes familles…
Moi, ce qui m’intéresse, c’est d’amener les gens à redécouvrir en fait être à ce qu’ils sont, pourquoi ils sont fait. Et moi, je dis toujours que quand on vit par sa passion on arrête de travailler. En fait, c’est pas l’arrêter c’est que c’est différent, c’est-à-dire-qu’on va travailler beaucoup, mais ce n’est pas un travail dans le sens du mot travail.
Il y a des contraintes mais la différence, c’est qu’elles ne sont pas du tout vécues de la même façon. Pour moi il y a deux critères qui font, si je puis dire, une énorme différence dans la qualité de vie des gens. C’est un : est ce qu’ils ont une vie qu’ils ont choisis ? On peut être dans des contraintes majeures. Je discutais il y a quelque temps avec un médecin qui a passé du temps en Afrique dans des conditions pour le reconnaître assez compliquées.
J’ai un ami qui part très souvent. Dès qu’il y a des espaces de guerre ou quoi que ce soit il part pour soutenir des populations et il est confronté à des contraintes de dingue en fait. Mais il est très heureux. Pourquoi ? Parce que ce n’est pas la contrainte qui nous rend malheureux, c’est le sens qu’on donne au fait qu’on soit là.
Donc ces gens qui sont heureux ont ces deux critères. La première, c’est qu’ils font ce qu’ils aiment faire, c’est-à-dire-que ce qu’ils vivent ils l’ont choisi. Et la deuxième chose, c’est qu’ils ont le sentiment d’être utiles. Et c’est ça finalement, c’est qu’est ce que j’ai envie d’être, de faire, de donner… A quoi j’ai envie de passer mon temps ?
Qu’est ce qui me semble important dans ce monde ? Et avoir le sentiment que je suis nourri par mon action, par ma contribution. Et ça, c’est fantastique. On peut avoir des professeurs qui travaillent dans des quartiers extrêmement compliqués, qui subissent des situations de dingue, mais ils sont à leur place parce qu’ils incarnent une forme de mission, c’est devenu un sacerdoce en quelque sorte.
Avant ce métier, je faisais du sauvetage en mer, j’ai été spécialisé dans des groupes d’intervention qui interviennent dans des zones dangereuses, on est confrontés à des situations humainement très compliquées. Mais qu’est ce qui nous rend si heureux ? C’est qu’on sent qu’on est fait pour ça, parce qu’on est utiles, parce qu’on apporte quelque chose de très fort.
Et on le voit dans les organisations. Aujourd’hui, le confort est un frein très important et ce qui fait que les gens vont être mobilisés, c’est qu’ils ont une conscience au fond de ce qu’ils apportent d’important à une population donnée. Et dès qu’on arrive à mobiliser des gens sur cette notion de mission, c’est à dire pour qui et pourquoi on est là, on arrive à faire face, à obtenir des niveaux de motivation qui permettent à des gens à faire face à des contraintes majeures. Et c’est ça qui qui m’anime
Valérie Sauvage
Alors un jeune qui nous écouterait et qui pourrait être en phase de réflexion sur ce qu’il a envie de faire, sur justement ce métier. Parce que quand on a 15,16,18 ans on nous demande de trouver, de choisir, de décider du métier qu’on va faire comme s’il fallait en choisir un pour le restant de sa vie. Même si les choses évoluent et qu’on sait que maintenant on peut avoir plusieurs vies professionnelles.
Quels conseils tu pourrais leur donner ? Parce qu’ils sont nombreux, notamment ceux qui sont à l’école de commerce Rennes School of Business que tu connais, c’est important que ces jeunes qui sortent avec avec des diplômes vraiment reconnus puissent se dire « Alors j’ai travaillé dur, j’ai des portes qui vont s’ouvrir parce que j’ai choisi l’école qui est bien classée, avec des intervenants vraiment de qualité.
Mais derrière, j’en fais quoi tout ça et comment je sais que je suis à ma place ? » Qu’est ce que tu pourrais leur conseiller
Paul Pyronnet
Il y a plusieurs strats. Soit la personne ne sait pas du tout. Un jeune ne sais pas du tout. Donc moi ce que je lui conseille vraiment, c’est de revenir sur ce qui l’a passionné jusqu’à présent. Et quand il la regarde autour de lui, qu’est ce qui l’anime en fait ? Peut être que ce sont des jeux vidéo qu’il anime, peut être le foot… mais il faut absolument être à l’écoute de ce qui, à un moment donné, excite les zones de mon cœur. En fait, c’est la base, c’est la passion. Ou est ce que je trouve de la passion ou de l’intérêt ? Et parfois c’est très varié. Donc ça veut dire qu’on est dans une phase où on a plus besoin de s’ouvrir pour aller détecter ensuite à qui j’ai envie de ressembler. C’est presque la deuxième chose, c’est quand je regarde autour de moi quels sont peut être les métiers ou les fonctions…
J’ai connu un jeu qui était très intéressant, qui s’appelle le jeu de l’aventure des métiers. C’était très intéressant parce qu’il y avait plein de cartes qui représentaient des métiers de tous genres et il faut choisir. Donc on est trois quatre autour de la table. Il faut absolument choisir ses cartes. Et pour garder une carte, il faut la défendre, donc ça veut dire qu’il y a des cartes au milieu et chacun va expliquer pourquoi il veut cette carte et c’est très intéressant parce que les gens parlent. En fait, ça nous a amenés à beaucoup parler des raisons pour lesquelles on voulait devenir pilote, photographes, médecins, avocats… Et ça, et plus que parler du métier, il fallait défendre son intérêt et celui qui défendait le mieux son truc. Du coup remportait la carte. Et ça, c’est intéressant parce que ça nous oblige à mettre des mots sur les caractéristiques qui font qu’un métier m’anime etc… Et derrière ces mots on trouve des valeurs.
Et malheureusement, parfois, notre éducation nous a pas forcément éduqués à être à l’écoute dece qui nous anime. Donc c’est pour ça que des jeunes qui ne savent pas trop au début, la première étape, c’est d’aller voir au fond de moi, autour de moi, derrière moi, devant moi… Qu’est ce qui m’anime en fait ? Et la à faire des listes, mettre le focus sur « Qu’est ce que je trouve d’intéressant ? Quand je lis des bouquins, quand je regarde des films, quand je joue à des jeux vidéo…Que qu’est ce qui m’excite ? Qu’est ce qui a le don de m’exciter ? Quelles sont les personnes ou les héros que j’ai eus quand j’étais enfant ? » Pour aller absolument faire ressortir ce qui, à l’extérieur, anime mon intérieur en fait, et plus je vais être conscient de ça, puis je vais découvrir au fond ces passion. Après la deuxième chose c’est de se dire « dans ce monde à quoi j’attache de l’importance? » peut être pour certains ce sera je ne sais pas, moi, la musique, l’histoire, l’environnement, l’éducation, la santé, les lois, la politique… Mais ou est ce que ou est ce que j’estime que j’ai envie d’œuvrer en fait ?
Et puis, entre la passion et ce que j’appelle la mission, c’est à dire à qui et pourquoi j’ai envie d’œuvrer peu à peu, il va y avoir une émergence de choses qui vont commencer à nous donner une direction. Donc, au début, il faut plutôt ouvrir quand on est en phase de recherche. Moi, je dis il faut pas s’arrêter sur une voie, il faut aller en ouvrir pleins. Une fois qu’on va commencer à trouver une voie, après, l’idée c’est de se dire à long terme qu’est ce qui va payer à long terme. Puisque le problème parfois des jeunes c’est qu’ils sont très stimulés sur des choses qui sont liées du court terme. Par exemple « Ah j’ai envie de voyager pendant deux ans. » Super, « J’ai envie de monter une boîte, puis après je ferai autre chose, et après je vais m’engager la… » Alors c’est chouette de pouvoir s’ouvrir à plein de directions. C’est un aspect qui est très positif. Le problème de passer d’une chose à l’autre, c’est que du coup on construit rien. Donc la deuxième chose sur laquelle j’inviterais les jeunes à réfléchir, c’est qu’une fois que je sens ce qui me passionne, que je sens autour de moi ce qui éveille mon intérêt en termes d’importance à l’égard du monde qui m’entoure, c’est me dire à long terme qui j’aimerais devenir et qu’est ce que j’aimerais faire et pourquoi et pour qui en fait. Donc de viser le long terme. Pourquoi ? Parce que je dis toujours que le succès, c’est une succession d’actions orientées dans la même direction et que ce qui paie dans le développement d’une personne, c’est la profondeur. C’est pas de passer d’un truc à l’autre c’est de trouver sa ligne de course.
Nous dans l’évolution des personnes qui font des évolutions de vie, quel que soit l’âge. Moi, je repère trois strats importantes. La première, c’est être un peu plus consciente de la responsabilité. Ce sont des outils qu’on va apprendre à gérer pour faire face, quelles que soient les contraintes, devenir plus responsable, auteur, créateur de sa vie, c’est à dire qui prend les commandes, qui est le patron en fait ? En gros, c’est ça. Donc ça c’est un mindset, c’est une façon de gérer son énergie. Et puis c’est des responsabilités à l’égard des comportements qu’on va développer avec son environnement.
Il y a des gens qui l’ont intrinsèquement ce truc. Ils tiendront jamais toute une après midi devant Netflix à faire n’importe quoi. Ils ont besoin d’être acteurs, auteurs, créateurs et il y a d’autres qui ont besoin d’apprendre à faire ça. Ensuite, une fois que ça c’est acquis il y a une deuxième strat pour moi qui va prendre un petit peu plus de temps, qui est vraiment de découvrir sa mission de vie. C’est en gros pour qui je suis là et pour apporter quoi ? Peut être que c’est l’enseignement qui m’intéresse, auprès de qui j’ai envie de faire ça. Et qu’est ce que j’ai envie d’apporter ? Peut être que c’est développer des produits, des services, aurpès de qui et qu’est ce que j’ai envie d’apporter ? Bref, c’est ce qui va me nourrir sur du moyen terme et du long terme. Et la troisième chose après, ça va être de créer un environnement propice au développement de ce que je veux faire. Si c’est l’immobilier qui m’intéresse, il va falloir que je m’entoure de gens qui sont dans ce milieu. Si c’est la Bourse, l’enseignement, la médecine… C’est se créer un environnement qui soit porteur pour ça. Voila les trois strats pour moi, importante dans l’accompagnement d’une personne, quel que soit l’âge, quel que soit le contexte.
Et voila c’est cette dimension là qui m’anime beaucoup, c’est d’aider des personnes à trouver leur voie sur ce qu’ils sont et sur quelque chose qui va donner du sens à leur vie.
La suite en écoutant le podcast 😉